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.Autrement dit, l impuret consiste en ce que des actions conformes au devoir ne sont pasaccomplies purement par devoir.Enfin, la mchancet (vitiositas, pravitas) ou, si l'on aime mieux, la corruption (corruptio)du cSur humain est le penchant du libre arbitre des maximes qui subordonnent les mobilestirs de la loi morale d'autres mobiles (qui ne sont pas moraux).Elle peut encore s'appelerla perversit (perversitas) du cSur humain, parce qu'elle pervertit l'ordre moral relativementde concept (tels l'instinct industrieux chez les animaux, ou l'instinct sexuel).Aprs l'inclination vient encoreun dernier degr du pouvoir d'apptition, la passion (Leidenschaft), et non l'affection (der Affekt), car cettedernire appartient au sentiment de plaisir et de peine, laquelle est une inclination qui exclut tout empire sursoi-mme.]Emmanuel Kant La Religion dans les limites de la Raison (1794) 32aux mobiles d'un libre arbitre, et si malgr cela des actions (lgales), bonnes au regard de laloi (gesetzlich gule), peuvent toujours tre faisables, il n'en est pas moins vrai que la manirede penser est ainsi corrompue dans sa racine (pour ce qui est de l'intention morale) et quel'homme est par l marqu comme mchant.Notez que le penchant au mal (en ce qui regarde les actes) est ici prsent comme inhrent l'homme, mme au meilleur d'entre les hommes, et que cela est ncessaire pour qu'onpuisse prouver l'universalit du penchant au mal chez les hommes, ou dmontrer, ce quirevient au mme, qu'il est intimement li la nature humaine.Entre un homme de bonnes mSurs (bene moratus) et un homme moralement bon(moraliter bonus), pour ce qui est de l'accord des actes avec la loi il n'y a pas de diffrence (ilne doit pas du moins y en avoir) ; seulement ces actes chez l'un ont rarement la loi, si mmeils l'ont jamais, pour mobile unique et suprme, tandis qu'ils l'ont toujours chez l'autre.Onpeut dire du premier qu'il observe la loi quant la lettre (c'est--dire pour ce qui est de l'acteque cette loi commande), et du second qu'il l'observe quant l'esprit (et l'esprit de la loimorale veut que cette loi seule soit un mobile suffisant).Tout ce qui ne vient pas de cette loiest pch (sous le rapport de la manire de penser).Car si, pour dterminer le libre arbitre des actions conformes la loi, d'autres mobiles que la loi mme sont requis (par exemple, ledsir de l'honneur, l'amour de soi en gnral, ou mme un instinct de bont, du genre de lacompassion), c'est simplement d'une manire contingente qu'ils s'accordent avec la loi, car ilspourraient tout aussi bien pousser l'homme la transgresser.La maxime, dont la bont doitservir apprcier toute la valeur morale de la personne, n'en est pas moins oppose la loi et,malgr des actions qui seraient toutes bonnes (bei lauter guten Handlungen), l'hommecependant est mauvais.L'explication suivante est encore ncessaire pour dterminer le concept du penchant aumal.Tout penchant est physique ou moral ; il est physique s'il appartient au libre arbitre del'homme en tant qu'tre de la nature ; il est moral s'il appartient au libre arbitre de l'homme entant qu'tre moral.- Il n'existe point de penchant physique au mal moral ; car il faut que lemal moral provienne de la libert ; et un penchant physique (qui est fond sur une impulsionsensible) faire de la libert un usage quelconque, soit pour le bien, soit pour le mal, est unecontradiction.Un penchant au mal ne peut donc affecter que le pouvoir moral du libre arbitre(dem moralischen Vermgen der Willkhr ankleben).Or il n'y a de mal moral (c'est--dire demal susceptible d'imputation) que celui qui est notre propre fait.On entend au contraire par leconcept d'un penchant un principe subjectif de dtermination du libre arbitre et ce principe,tant antrieur tout fait, n'est donc pas encore lui-mme un fait.Il y aurait par consquentune contradiction dans le concept d'un simple penchant au mal, si le mot fait n'tait passusceptible d'tre en quelque faon pris dans deux sens diffrents, mais qui tous les deuxcependant peuvent tre concilis avec le concept de la libert.Or le mot fait en gnral peuttout aussi bien s'appliquer cet usage de la libert d'o rsulte l'adoption dans le libre arbitrede la maxime souveraine (conforme au contraire la loi) qu' cet autre usage d'o sortent lesactions elles-mmes (considres dans ce qui en est la matire, c'est--dire sous le rapportd'objets du libre arbitre [die Objecte der Willkhr betreffend]) excutes conformment lamaxime admise.Le penchant au mal est un fait, dans le premier sens donn ce motEmmanuel Kant La Religion dans les limites de la Raison (1794) 33(peccatum originarium), et c'est en mme temps le principe formel de tout fait, entendu dansle second sens, qui est oppos la loi, avec laquelle il est en contradiction sous le rapport dela matire, ce qui le fait appeler vice (peccatum derivativum); et, de ces pchs, le premierdemeure, alors mme que le second (provenant de mobiles qui ne consistent pas dans la loimme) pourrait tre vit de plusieurs manires.Le premier est un fait intelligible, qui n'estconnaissable que par la raison, sans aucune condition de temps ; le second est un fait sensi-ble, empirique, donn dans le temps (factum phnomenon).C'est surtout par comparaisonavec le second que le premier de ces pchs est appel simple penchant ; et il est dit innparce qu'il ne peut pas tre extirp (car pour cela la maxime suprme devrait tre celle dubien, tandis que, dans ce penchant mme, a t adopte la maxime mauvaise), et surtoutparce que nous ne pouvons pas expliquer pourquoi le mal en nous a prcisment corrompu lamaxime suprme, bien que pourtant ce mal soit notre propre fait, pas plus que nous ne pou-vons indiquer la cause d'une proprit fondamentale inhrente notre nature.- Les explica-tions qui prcdent font voir pour quel motif, au dbut du prsent article, nous cherchions lestrois sources du mal moral uniquement dans celui qui affecte, suivant des lois de libert, leprincipe suprme qui nous fait adopter ou suivre nos maximes, et non dans celui qui affectela sensibilit (en tant que rceptivit).III.- L'HOMME EST MAUVAIS PAR NATURE.Vitillis nemo sine nascitur.(Horat
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