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.Il s’en moquait bien.D’autres, plus courbés que nature, lui répétaient qu’il était le plus beau et que son plumage de paon, pour peu qu’il fît la roue, le sauverait des malheurs.Aussitôt revenu au Château, Notre Mirobolant Monarque se soucia par calcul des oubliés ; il repartit visiter des agriculteurs à la montagne, puis des médecins qui le boudaient.Il avait cru se délester de l’affaire Bettencourt où pataugeait M.Woerth, duc de Chantilly, en lançant sa vaste chasse aux Romanichels, mais loin de s’effacer l’un l’autre, ces deux faits trop ostentatoires s’ajoutaient et persistaient à l’empoisonner.A Brégançon, l’Onctueux Souverain avait cependant mis l’accent sur l’économique et le social pour rafistoler son image, mais il allait devoir sabrer la rue qui braillait contre sa réforme des retraites promise.Déjà, le 24 juin, près de deux millions de travailleurs avaient manifesté avant de s’assoupir dans la moiteur des jours d’été.En 1967, dans son Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, préfigurant l’explosion générale de l’année qui suivit, lorsque la jeunesse cria en cortèges « De l’air ! De l’air ! », M.Vaneigem écrivait : « Dans une société industrielle qui confond travail et productivité, la nécessité de produire a toujours été antagoniste au désir de créer.Que reste-t-il d’étincelle humaine, c’est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à six heures chaque matin, assourdi par le fracas des machines, lessivé, tué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statistique, et rejeté vers la fin du jour dans les halls de gares, cathédrales de départ pour l’enfer des semaines et l’infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l’abrutissement ? » A l’époque de Nicolas Ier, les gens ne se disaient plus Au revoir mais Bon courage, car l’effarante majorité d’entre eux exerçait, juste pour survivre chichement, un travail stupide, alors ils rêvaient de plages et de vagues vertes sous les néons de leurs bureaux.Des spécialistes impériaux leur demandaient d’être raisonnables ; M.Fillon, duc de Sablé, donna le ton :— Travaillez ! Travaillez encore et encore ! Comme la durée de vos vies s’allonge d’année en année, vous devez travailler plus longtemps ! Vous serez bientôt centenaires ! Et vous voulez partir à soixante ans pour flemmarder ? Vous voulez que la société vous paie une retraite à bâiller au soleil ? Vous partirez à soixante-deux ans ! Après quarante et un ans et demi de labeur ! Vous n’êtes pas contents ? Paresseux ! Parasites ! Inconscients ! Soixante ans ! Y songez-vous vraiment ? Tout l’argent qu’on perd à des sottises ! Les entreprises qui défaillent, c’est à ces maudits soixante ans qu’on le doit !— Pardonnez, Votre Ennuyeux, mais une caissière de supermarché qui a commencé à travailler à dix-huit ans.— Où est le problème ?— Dans la logique de votre système, Enivrant Seigneur.Devra-t-elle cotiser quarante-trois ans et demi avant de se reposer ? Deux ans de plus que les autres et sans un sou de plus ?— Eh bien, elle touchera une retraite plus élevée.— Nullement, Enervant Potentat.Si l’âge légal du départ au farniente mérité est de soixante-deux ans, seules compteront les années travaillées avant ce butoir.Notre caissière est lésée, et votre système injuste.— Pfft ! dit le duc de Sablé en remontant sur son large front la mèche noire qui tombait, il ne crée pas d’injustice car le travail n’est pas une injustice en soi.Si, le travail contraint était une injustice, autant que de ne pas travailler un rejet.Ah ! le regard des autres ! Les chômeurs devenaient suspects, même si leur nombre ne cessait d’augmenter, même si on traficotait les statistiques pour en éliminer par des tours de passe-passe.Jetés de leurs emplois ils n’en déployaient pas leurs ailes pour si peu.Vers le milieu du mois, quand fondait leur minuscule pension, ils volaient du jambon, des nouilles et du camembert dans les grandes surfaces, lesquelles perdaient ainsi deux milliards d’euros par an.Quand on les arrêtait, la somme modique de leurs larcins permettait de les sermonner vainement ; la mère de famille prétextait qu’il fallait bien nourrir ses enfants [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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