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.Je sais que tout le monde apprécie.Nous prîmes tous deux une profonde inspiration – moi me préparant à mourir, lui se préparant à viser.Mais au même instant, l’air fut transpercé par un cri à glacer les sangs, un cri de folie furieuse.Et Ramirez emplit l’espace de la fenêtre, les traits déformés par la rage, ses petits yeux noyés de haine.Shempsky se retourna instinctivement et fit feu, vidant son chargeur sur Ramirez.Je ne perdis pas de temps à essayer de courir.Je volai littéralement à travers mon salon jusqu’à ma porte, puis dans le couloir, puis jusqu’au bas des deux volées de marches, et faillis rentrer de plein fouet dans la porte de Mme Keene.Je tambourinai non-stop.— Dieu du ciel, dit-elle, on peut dire que vous avez une nuit agitée, vous.Qu’est-ce qui se passe maintenant ?— Votre revolver ! Donnez-moi votre revolver !J’appelai la police et remontai, revolver au poing.La porte de mon appartement était grande ouverte.Shempsky n’était plus là.Et Briggs était toujours vivant dans ma penderie.Je lui arrachai le Scotch de la bouche.— Ça va ?— Merde, dit-il.J’ai fait dans ma culotte.Les policiers débarquèrent les premiers, puis ce fut le tour des auxiliaires médicaux, puis des inspecteurs de la Crime, et enfin du médecin légiste.Ils n’eurent aucune difficulté à trouver mon appartement : la plupart d’entre eux y étaient déjà venus.Morelli était arrivé avec les policiers.Trois heures s’étaient écoulées et la petite sauterie touchait à sa fin.J’avais fait ma déposition.Il ne restait plus maintenant qu’à enfiler le corps de Ramirez dans une housse et à l’évacuer.Rex et moi nous étions repliés à la cuisine pendant que les professionnels faisaient leur travail.Randy Briggs était parti après sa déposition, décidant qu’il était plus sûr de vivre dans son appartement sans porte que chez moi.Rex avait l’air d’être toujours ingambe ; moi j’étais vannée, en manque d’adrénaline.J’avais l’impression de n’avoir plus qu’une pinte de sang dans les veines.Morelli me rejoignit et, pour la première fois de la soirée, on put partager un moment de solitude.— Tu devrais être soulagée, dit-il.Tu n’as plus d’inquiétudes à avoir au sujet de Ramirez.J’opinai.— C’est horrible à dire, mais je suis ravie qu’il soit mort.Des nouvelles de Shempsky ?— Personne ne l’a vu, ni lui ni sa voiture.Il n’est pas retourné à son domicile.— Je crois qu’il a pété les plombs.Et il a une grosse crève.Il avait l’air vraiment mal en point.— Qui n’aurait pas l’air mal en point en étant recherché pour plusieurs meurtres ? On te laisse sous la garde d’un policier ce soir pour être sûr que personne n’entre par ta fenêtre, mais tu risques d’avoir froid dans ta chambre.Je pense qu’il vaudrait mieux que tu dormes ailleurs.Je vote pour chez moi.— J’aurai moins peur chez toi.Je te remercie.Le chariot portant le corps roula sur le sol de l’entrée avec un bruit métallique et franchit ma porte.J’eus la nausée, et pris le bras de Morelli.Il m’attira contre lui et me serra très fort.— Tu te sentiras mieux demain, dit-il.Tu as besoin d’une bonne nuit de sommeil.— Avant que j’oublie, tu m’as laissé un message en me disant que tu voulais me parler…— On a interrogé Harvey Tipp au poste et il a bavé comme un crapaud.Je voulais te mettre en garde contre Shempsky.Je fus réveillée par le soleil qui entrait à flots par la fenêtre de la chambre de Joe… qui n’était pas à côté de moi.Je me revoyais vaguement m’endormir dans sa voiture en venant chez lui, puis me rendormir à côté de lui.Je ne me souvenais absolument pas qu’on ait fait l’amour d’une façon ou d’une autre.Et comme ma petite culotte était sur moi et non en boule par terre… CQFD.Je quittai le lit et gagnai la salle de bains pieds nus.Je vis une serviette humide accrochée derrière la porte, et un jeu de serviettes propres délicatement posées sur le rebord de la baignoire à mon intention.Un mot était scotché au miroir au-dessus du lavabo.« Dois partir tôt pour le boulot.Fais comme chez toi.» Ça confirmait mes soupçons : je m’étais endormie dès que j’avais posé la tête sur l’oreiller.Et comme Morelli appréciait qu’on réagisse à ses caresses, il n’en avait pas profité pour m’obliger à m’acquitter de ma dette à son égard.Je me douchai, m’habillai et partis à la cuisine en quête d’un petit déjeuner [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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