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.Soudain, un Wagddi se présenta devant Khamis et sescompagnons.C était Lo-Maï, accompagné de son enfant.Le petit, qui lesavait suivis pendant qu ils se rendaient à la case de Msélo-Tala-Tala, était venu prévenir son père.Celui-ci, redoutant quelquedanger pour le foreloper et ses compagnons, se hâta de les re-joindre.Comprenant alors qu ils cherchaient à s enfuir, il s offrità leur servir de guide.Ce fut heureux, car aucun d eux n aurait pu retrouver lechemin de l escalier.Mais, lorsqu ils arrivèrent en cet endroit, quel fut leur dé-sappointement !L entrée était gardée par Raggi et une douzaine de guer-riers.Forcer le passage, à quatre, serait-ce possible avec espoirde succès ?&Max Huber crut le moment venu d utiliser sa carabine. 249 Raggi et deux autres venaient de se jeter sur lui&Max Huber, reculant de quelques pas, fit feu sur le groupe.Raggi, atteint en pleine poitrine, tomba raide mort.Assurément, les Wagddis ne connaissaient ni l usage desarmes à feu ni leurs effets.La détonation et la chute de Raggileur causèrent une épouvante dont on ne saurait donner uneidée.Le tonnerre foudroyant la place pendant la cérémonie dece jour les eût moins terrifiés.Cette douzaine de guerriers sedispersa, les uns rentrant dans le village, les autres dégringolantl escalier avec une prestesse de quadrumanes.Le chemin devint libre en un instant.« En bas !& » cria Khamis.Il n y avait qu à suivre Lo-Maï et le petit, qui prirent les de-vants.John Cort, Max Huber, Llanga, le foreloper, se laissèrentpour ainsi dire glisser, sans rencontrer d obstacle.Après avoirpassé sous le village aérien, ils se dirigèrent vers la rive du rio,l atteignirent en quelques minutes, détachèrent un des canots ets embarquèrent avec le père et l enfant.Mais alors des torches s allumèrent de toutes parts, et detoutes parts accoururent un grand nombre de ces Wagddis quierraient aux environs du village.Cris de colère, cris de menacefurent appuyés d une nuée de flèches.« Allons, dit John Cort, il le faut ! »Max Huber et lui épaulèrent leurs carabines, tandis queKhamis et Llanga manSuvraient pour écarter le canot de laberge. 250 Une double détonation retentit.Deux Wagddis furent at-teints, et la foule hurlante se dissipa.En ce moment, le canot fut saisi par le courant, et il dispa-rut en aval sous le couvert d une rangée de grands arbres.*******Il n y a point à rapporter en détail du moins ce que futcette navigation vers le sud-ouest de la grande forêt.S il existaitd autres villages aériens, les deux amis ne devaient rien savoir àcet égard.Comme les munitions ne manquaient pas, la nourri-ture serait assurée par le produit de la chasse, et les diversessortes d antilopes abondaient dans ces régions voisines del Oubanghi.Le lendemain soir, Khamis amarra le canot à un arbre de laberge pour la nuit.Pendant ce parcours, John Cort et Max Huber n avaientpoint épargné les témoignages de reconnaissance à Lo-Maï,pour lequel ils éprouvaient une sympathie tout humaine.Quant à Llanga et à l enfant, c était entre eux une véritableamitié fraternelle.Comment le jeune indigène aurait-il pu sentirles différences anthropologiques qui le mettaient au-dessus dece petit être ?&John Cort et Max Huber espéraient bien obtenir de Lo-Maïqu il les accompagnerait jusqu à Libreville.Le retour serait fa-cile en descendant ce rio, qui devait être un des affluents del Oubanghi.L essentiel était que son cours ne fût obstrué ni pardes rapides ni par des chutes. 251 C était le soir du 16 avril que l embarcation avait fait halte,après une navigation de quinze heures.Khamis estimait que dequarante à cinquante kilomètres venaient d être parcourus de-puis la veille.Il fut convenu que la nuit se passerait en cet endroit.Lecampement organisé, le repas terminé, Lo-Maï veillant, les au-tres s endormirent d un sommeil réparateur qui ne fut troubléen aucune façon.Au réveil, Khamis fit les préparatifs de départ, et le canotn avait plus qu à se lancer dans le courant.En ce moment, Lo-Maï, qui tenait son enfant d une main,attendait sur la berge.John Cort et Max Huber le rejoignirent et le pressèrent deles suivre.Lo-Maï, secouant la tête, montra d une main le cours du rioet de l autre les épaisses profondeurs de la forêt.Les deux amis insistèrent, et leurs gestes suffisaient à lesfaire comprendre.Ils voulaient emmener Lo-Maï et Li-Maï aveceux, à Libreville&En même temps, Llanga accablait l enfant de ses caresses,l embrassant, le serrant entre ses bras& Il cherchait à l entraînervers le canot&Li-Maï ne prononça qu un mot :« Ngora ! » 252 Oui& sa mère qui était restée au village, et près de laquelleson père et lui voulaient retourner& C était la famille que rienne pouvait séparer !&Les adieux définitifs furent faits, après que la nourriture deLo-Maï et du petit eut été assurée pour leur retour jusqu à Nga-la.John Cort et Max Huber ne cachèrent pas leur émotion à lapensée qu il ne reverraient jamais ces deux créatures affectueu-ses et bonnes, si inférieure que fût leur race&Quant à Llanga, il ne put se retenir de pleurer, et de grosseslarmes mouillèrent aussi les yeux du père et de l enfant.« Eh bien, dit John Cort, croirez-vous maintenant, moncher Max, que ces pauvres êtres se rattachent à l humanité ?& Oui, John, puisqu ils ont, de même que l homme, le sou-rire et les larmes ! »Le canot prit le fil du courant et, au coude de la rive, Kha-mis et ses compagnons purent envoyer un dernier adieu à Lo-Maï et à son fils.Les journées des 18, 19, 20 et 21 avril furent employées àdescendre la rivière jusqu à son confluent avec l Oubanghi.Lecourant étant très rapide, il y eut lieu d estimer à près de troiscents kilomètres le parcours fait depuis le village de Ngala
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