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.Fallait-il changer quelque chose ? Etait-il encore à sa portée dans le rayon d’une manœuvre encore possible ? Maintenant ! Il arma son tableau et laissa l’ordinateur donner l’ordre de lancement.Il perçut vaguement la voix de Jeri qui semblait parler très doucement :— Missile envoyé.Je crois que tu l’as eu… Mais tu étais pressé.Tu devrais en lancer un autre avant d’être touché par leur rayon.Thorby obéit automatiquement.Il n’avait pas le temps de réfléchir à une autre solution.Il ordonna à la machine d’envoyer un autre projectile dans le même angle de tir que le premier.Il vit alors que d’après son pupitre la cible n’était plus sous contrôle et conclut avec un étrange sentiment de vide intérieur que son premier missile l’avait détruit.— C’est tout ! déclara Jeri.Maintenant !— Quoi ?— Qui l’a eu ? Toi ou moi ? Trois desserts.— Je l’ai eu, répondit le garçon avec assurance.Il décida en lui-même qu’il ne serait jamais vraiment un commerçant.Pour Jeri, cette cible ne représentait que des frakis.Ou trois desserts.— Erreur.Cela me fait trois d’avance.J’ai eu peur et j’ai gardé les commandes.Evidemment les bombes étaient désarmées et les dispositifs de propulsion verrouillé dès que le Capitaine a donné le mot… Mais je n’ai pas eu le courage de risquer un accident avec un vaisseau ami.— Un vaisseau ami !— Bien sûr.Mais pour toi, Aiguilleur en Second Adjoint, c’était ton premier vrai coup… Comme je l’avais décidé.Thorby commença à avoir le vertige.Mata reprit :— Bud, tu n’es pas chic, tu ne devrais pas prendre ses desserts, tu as triché.— C’est vrai, j’ai triché.Mais il est un aiguilleur qui a fait ses preuves.Et je ne vais pas me gêner pour recueillir mon prix.C’est de la glace ce soir !10THORBY ne resta pas longtemps Aiguilleur en Second Adjoint.Jeri devint stagiaire en astrogation.Mata prit la direction de la salle à tribord et Thorby fut nommé officiellement Aiguilleur en Second à Tribord, avec le droit de vie et de mort dans son index.Il n’aimait pas tellement cette idée.Mais cet aménagement s’effondra tout aussi rapidement.Losian est une planète habitée par des êtres non humains mais civilisés, et à l’abri des attaques au sol.Une surveillance défensive ne s’avérait pas nécessaire.Tous les hommes purent donc quitter le vaisseau pour aller se distraire, de même les femmes.(Certaines d’entre elles n’étaient jamais sorties de l’astronef, sauf pour les Rassemblements des Familles, car elles avaient été acquises par Sisu comme filles à marier.)Losian était la première terre étrangère que Thorby abordait, car Jubbul était en fait la seule planète dont il ait un souvenir précis.Il avait donc hâte de connaître cette nouvelle contrée.Mais le travail passait d’abord.Quand il fut confirmé au poste d’aiguilleur, on le transféra de l’aquiculture à une fonction subalterne vacante parmi les employés du Subrécargue.Cela augmenta son statut.Le commerce offrait plus de prestige que l’économie domestique.Théoriquement, il était désormais qualifié pour pointer la marchandise.En réalité, c’était un employeur supérieur à lui qui effectuait ce travail, pendant que Thorby, en compagnie de cousins de son âge et de tous les secteurs, exécutait les gros travaux.La cargaison était l’affaire de tous les hommes, car on ne laissait pas rentrer les déchargeurs à l’intérieur de Sisu, quitte à les payer pour rien.Les Losiens ne connaissent pas la notion de tarif.Les caisses de feuilles de verga étaient délivrées à l’acheteur à l’extérieur même du vaisseau.Malgré les ventilateurs, la soute gardait leur odeur épicée et étouffante.Elle rappela à Thorby le temps lointain, des mois et des années-lumière plus tôt, où, fugitif en danger d’être raccourci, il s’était pelotonné dans une de ces caisses, tandis qu’un étranger ami le tirait incognito des griffes de la police sargonaise.Cela paraissait impossible.Sisu était sa maison.Même en songeant ainsi, il pensait dans la langue de la Famille.Il se sentit soudain coupable en réalisant qu’il n’avait pas souvent pensé à Pop ces derniers temps.Etait-il en train de l’oublier ? Non, non ! Il ne pourrait jamais oublier, rien… Le ton de sa voix, l’expression indifférente de son regard quand il était sur le point de faire un commentaire défavorable, les matins glacés quand ses os craquaient, sa patience inébranlable quoi qu’il arrive.Car, durant toutes ces années, Pop ne s’était jamais mis en colère contre lui.Non, c’est faux, il s’était fâché une fois.— Je ne suis pas ton maître !Pop était furieux cette fois-là.Thorby en avait été effrayé, il n’avait pas compris.Maintenant, à travers le temps et l’espace, Thorby comprit soudain.Une seule chose pouvait le mettre hors de lui.Il avait été terriblement insulté par l’affirmation que Baslim l’Infirme était le maître d’un esclave.Pop soutenait qu’un homme avisé ne pouvait être offensé, car la vérité n’était pas une insulte, et le mensonge ne valait pas la peine d’être pris en considération.Pourtant la vérité l’avait blessé, car Pop avait bien été son maître.Il l’avait acheté à la vente aux enchères
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